| UN ANIMAL DANS LA LUNE. Pendant qu'un philosophe assure Que toujours par leurs sens les hommes sont dupés, Un autre philosophe jure Qu'ils ne nous ont jamais trompés. Tous les deux ont raison ; et la philosophie Dit vrai quand elle dit que les sens tromperont Tant que sur leur rapport les hommes jugeront ; Mais aussi, si l'on rectifie L'image de l'objet sur son éloignement, Sur le milieu qui l'environne, Sur l'organe et sur l'instrument, Les sens ne tromperont personne. La Nature ordonna ces choses sagement : J'en dirai quelque jour les raisons amplement. J'aperçois le soleil : quelle en est la figure ? Ici-bas ce grand corps n'a que trois pieds de tour ; Mais si je le voyais là-haut dans son séjour, Que serait-ce à mes yeux que l'œil de la Nature ? Sa distance me fait juger de sa grandeur ; Sur l'angle et les côtés ma main la détermine. L'ignorant le croit plat : j'épaissis sa rondeur ; Je le rends immobile, et la terre chemine. Bref je démens mes yeux en toute sa machine : Ce sens ne me nuit point par son illusion. Mon âme, en toute occasion, Développe le vrai caché sous l'apparence ; Je ne suis point d'intelligence Avecque mes regards, peut-être un peu trop prompts, Ni mon oreille, lente à m'apporter les sons. Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse : La raison décide en maîtresse. Mes yeux, moyennant ce secours, Ne me trompent jamais, en me mentant toujours. Si je crois leur rapport, erreur assez commune, Une tête de femme est au corps de la lune. Y peut-elle être ? Non. D'où vient donc cet objet ? Quelques lieux inégaux font de loin cet effet. La lune nulle part n'a sa surface unie : Montueuse en des lieux, en d'autres aplanie, L'ombre avec la lumière y peut tracer souvent Un homme, un bœuf, un éléphant. Naguère l'Angleterre y vit chose pareille. La lunette placée, un animal nouveau Parut dans cet astre si beau ; Et chacun de crier merveille. Il était arrivé là-haut un changement Qui présageait sans doute un grand événement. Savait-on si la guerre entre tant de puissances N'en était point l'effet ? Le monarque accourut : Il favorise en roi ces hautes connaissances. Le monstre dans la lune à son tour lui parut. C'était une souris cachée entre les verres : Dans la lunette était la source de ces guerres. On en rit. Peuple heureux ! quand pourront les François Se donner, comme vous, entiers à ces emplois ? Mars nous fait recueillir d'amples moissons de gloire : C'est à nos ennemis de craindre les combats, A nous de les chercher, certains que la Victoire, Amante de Louis, suivra partout ses pas. Ses lauriers nous rendront célèbres dans l'histoire. Même les Filles de Mémoire Ne nous ont point quittés ; nous goûtons des plaisirs : La paix fait nos souhaits et non point nos soupirs. Charles en sait jouir : il saurait dans la guerre Signaler sa valeur, et mener l'Angleterre A ces jeux qu'en repos elle voit aujourd'hui. Cependant, s'il pouvait apaiser la querelle, Que d'encens ! est-il rien de plus digne de lui ? La carrière d'Auguste a-t-elle été moins belle Que les fameux exploits du premier des Césars ? O peuple trop heureux ! quand la paix viendra-t-elle Nous rendre, comme vous, tout entiers aux beaux-arts ? |
bonjour mumu,j'aime bien les fables de lafontaine meme si celui ci est un homme "affable" mdr...bisouushttp://gigirouette39.centerblog.net
Merci pour les compliments Mumu !J'ai publié ton com sans faire attention ! dis moi si je dois le supprimer ou le laisser !
Mème pas le temps de lire la fable !!!!!!!!!!!
Bonne journée ensoleillée Mumu
Gros bisous
http://ma19.centerblog.net
airelle le 29/01/2011
Coucou Mumu,
Un petit coucou et te dire bonjour, de mon sud ouest, avec la pluie incessante aujourd'hui.
Encore le chauffage !! Ils savent au moins ce que vous endurez dans ce froid !! C'est vraiment marcher sur la tête !! Je te comprends quand tu parles de déménager, ce serait même vital.
Je te souhaite beaucoup de courage Mumu. Prends soin de ta santé et je te souhaite une bonne soirée avec tes enfants.
Gros bisous, Régine
http://airelle.centerblog.net
http://mamatus.centerblog.net
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